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Une petite histoire du learning by doing

« La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est qu’information. » Albert Einstein



Le learning by doing, ou l’apprentissage par la pratique et l’expérimentation, est loin d’être un concept nouveau.


Retour sur la genèse de ce concept pédagogique, qui s’applique autant aux écoliers et étudiants qu’à la sphère professionnelle.


John Dewey - philosophe et psychologue américain (1859 – 1952) - a été le premier à étudier le rôle de l’expérimentation dans les apprentissages ou learning by doing.


Acteur majeur du « pragmatisme américain » - un courant philosophie des années 1890-1900 plaçant la pratique, l’action et les usages au centre de l’élaboration des concepts -, John Dewey prend ses fonctions de professeur de philosophie à l’Université de Chicago en 1894, et développe alors sa théorie de la connaissance.


Confronté aux pratiques et difficultés pédagogiques de son époque, il défend la « nécessité de mettre la pensée à l'épreuve de l'action si on veut la faire passer dans la connaissance » (Mayhew et Edwards, 1966),




Il élabore ainsi une pédagogie reliant réflexion et action, fondée sur la dynamique de l'expérience, étant convaincu que les enfants et adultes apprennent en affrontant les problèmes qu'ils rencontrent au cours d'activités suscitant leur intérêt :


« Pour les uns comme pour les autres, la pensée est un instrument qui leur sert à résoudre les problèmes de leur expérience vécue, et la connaissance est la sagesse accumulée qu’engendre la résolution de ces problèmes ».

(Revue trimestrielle d'éducation comparée, Paris, UNESCO, vol. XXIII, n° 1-2, mars-juin 1993, article de Robert B. Westbrook consacré à John Dewey).


Durant ses fonctions à l’Université de Chicago, J. Dewey a créé une école « laboratoire », aussi appelée « école Dewey », au sein de laquelle les enfants, répartis par classes d’âge, sont encouragés à « faire » et participer à divers projets : cuisine, couture, bricolage, etc.


Une dynamique d’apprentissage par l’expérience qui doit également laisser, selon Dewey, une place importante à l’émotion, l’affect et la spontanéité. En somme, pas d’apprentissage sans l’expérience de ses ressentis !


Les travaux de John Dewey ont été précurseurs et ont nourri toute la réflexion sur le learning by doing.


Successeur de John Dewey, William Heard Kilpatrick a défini la méthode des projets (project-based learning) dans un article intitulé « The Project Method » paru en 1918 dans la revue « Teachers College Record ». Selon W.H. Kilpatrick, tout apprentissage doit passer par la réalisation d’une production concrète.


Dans les années 1980, David Kolb – pédagogue et écrivain américain -, définit les quatre étapes de la méthode d'apprentissage par la pratique, qui peuvent être appliquées tant dans l'environnement éducatif que dans la formation professionnelle :


  • L’expérience concrète, lorsqu’un étudiant/collaborateur effectue une tâche, vit une expérience,

  • L’observation réfléchie de l’expérience précédemment vécue,

  • La conceptualisation abstraite, afin de construire des concepts généraux issus de l’expérience vécue,

  • L’expérimentation active et la mise en pratique des concepts retenus dans d’autres situations.


En France, le pédagogue français Célestin Freinet a énoncé des principes pédagogiques tels que le tâtonnement expérimental, et fait de l’expérience la voie privilégiée de l’apprentissage.


Le learning by doing est devenu très populaire. Il n’en est pas moins un concept qui repose sur de solides fondements théoriques !


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Sources :

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